Les Étincelles du Temps
par L’Auracle
Ce poème a été rédigé lors d’un atelier à une retraite d’écriture avec des femmes exceptionnelles, des écrivaines qui, comme moi, transforment leurs ressentis en images et les transmettent en mots — pour soi, pour les lecteurs et lectrices, pour le monde.
Et aujourd’hui, une semaine jour pour jour après la fin de cette semaine qui, malgré la distance physique que j’ai vécue (étant donné que je me suis jointe à leur escapade en Gaspésie à distance), m’a profondément reliée à elles — là où réside la Femme Phare visionnaire qui nous guide vers l’acceptation de nos dons, sans peur, sans masque.
Cette semaine fut un appel à l’accomplissement de notre Mission de vie pour participer à la construction d’un Monde Nouveau… sans nier le Chaos, sans y sombrer, mais simplement en restant nous-mêmes, sans honte.
Bonne lecture.

Le temps,
qu’est-ce que c’est, sinon une fine ligne entre hier et demain ?
Une membrane fragile…
ou peut-être un vaste écran,
sur lequel dansent des étincelles :
des âmes incarnées, allumées un instant sur le globe.
Elles naissent.
Vivent.
Essayent.
Tombent.
Se relèvent…
et avancent,
chacune guidée par le Don qu’elle porte depuis les étoiles.
Certaines, plus lumineuses, pétillent.
Et dans le silence,
allument des phares.
Pour veiller.
Pour guider.
Sans bruit, mais avec foi.
Ces étincelles virevoltent à travers leur propre chemin,
leur voie intérieure,
parfois droite, parfois sinueuse,
tissée d’élans, de détours,
et de rendez-vous sacrés.
Elles suivent l’élan du cœur,
le seul qui mène au vrai.
Elles traversent vents et marées,
escaladent des montagnes,
une à la fois.
Et parfois,
elles sont happées par les bourrasques…
et tombent.
Mais même là,
la lumière n’est jamais perdue.
Et moi, l’Auracle,
assise au bord du fleuve,
le regard tourné vers le lointain,
je vois sans voir.
Je sens.
Je me connecte aux êtres
à travers les lunettes de mon cœur,
offrant un focus aux âmes
qui cherchent des mots
pour traduire leur monde intérieur.
Car toutes n’ont pas l’élan,
ni l’espace,
pour gravir seules l’ultime sommet.
Mais est-ce vraiment une fin ?
La vie est faite de montagnes.
À gravir.
À contempler.
À parfois contourner.
Une à la fois.
Et dans les accalmies,
savourons le présent.
Car nul ne sait quand viendra
notre dernier voyage
dans ce véhicule de chair,
ni si nos pas laisseront trace sur la rive.
Mais ensemble,
nous sommes des constellations.
Des voix.
Des voies.
Reliées, même dans la nuit.
Et toi, femme phare,
même si tu doutes…
tu brilles.